jeudi 9 mai 2019

Angkar va vous recevoir





Alors que certains linguistes et intellectuels en sont encore à pinailler et à se demander s'il faut employer le terme de génocide pour désigner les crimes au Cambodge, les Cambodgiens, eux, essayent aujourd'hui de panser leurs blessures et de tourner la page. Mais il faudra plusieurs générations pour que le pays fasse le deuil de ses morts. Car le Cambodge a payé le prix fort de cette folie meurtrière nourrie par les desseins génocidaires de Pol Pot et ses sbires. En quatre ans, entre 1975 et 1979, près de deux millions de personnes ont péri, soit près de 20 % de la population, sacrifiés sur l'autel de l'Angkar.



L'Angkar désigne l'Organisation suprême et infaillible chargée de forger l'Homme nouveau voulu par les Khmers rouges. Celui qui ne sert pas l'Angkar doit être éliminé et tué. Cette machine à détruire se targue de vouloir créer une société sans classes, sans école, sans tribunaux, sans monnaie. Un Homme nouveau qui doit être entièrement rééduqué par le travail manuel dans des camps de travail forcé. En faisant table rase du passé, l'Angkar détruit les cellules familiales et brise les individus dans leur identité. L'individu n'est plus rien. Un des slogans de l'Angkar : si on vous tue on ne perd rien, si on vous garde on ne gagne rien. Terrible réalité où tous les prétextes étaient finalement bons pour torturer, tuer, massacrer.



Dans ce documentaire nimbé d'une poésie presque surnaturelle, Phandarasar Fenies, alias Thell, témoigne et raconte l'horreur, la famine, les exécutions perpétrées par les Khmers rouges. Son récit est poignant, bouleversant et d'une grande dignité. Cette femme qui a réussi à s'extirper des griffes de l'Angkar est une miraculée, et son témoignage nous aide à comprendre l'Enfer qui a balayé le pays durant presque 4 années.




Bonus :


17 avril 1975, les Khmers Rouges entrent à Phnom Penh, une évocation de cette journée particulière qui a vu la déportation de toute la population de Phnom Penh avec les interventions du journaliste Patrice de Beer, ancien correspondant d’Asie du Sud-Est pour le journal Le Monde. (France Inter 54mn - Flac)

Trois ans, huit mois et vingt jours dans l’enfer du Kampuchéa démocratique avec le regard éclairé du cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh (France Inter 55mn - Flac)

- Une série d'articles sur les procès des dirigeants Khmers rouges et les témoignages des rescapés. (pdf)

L'utopie meurtrière de Pin Yathay : un rescapé du génocide cambodgien témoigne... Vous trouverez ici de larges extraits de son livre : https://books.google.fr/books?id=4Do...A304&dq=angkar


-Interview de 
Phandarasar Fenies : 
http://geopolis.francetvinfo.fr/la-v...l-enfer-136795

- Un livre que je conseille vivement : 
L'élimination de Rithy Panh


- Et enfin, trouvé dans mes vieux cartons, un article de 
Pierre-Richard Féray, écrit en 1980 (Cambodge : non à l'oubli), véritable cri du cœur entièrement dévoué à la cause cambodgienne, à une époque où beaucoup refusaient de voir la réalité et dénigraient l'ampleur des crimes... (pdf) 

Kermite.

Lien :



https://1fichier.com/?yqdebgr3mhnn3dgntunj

TVRip (720x576)





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